Samedi 20 / dimanche 21 avril
Diégo-Suarez, le « Nord » de l’Ile. De
Tana, nous sommes à 1174 kilomètres pour être précis et de Tuléar, là-bas tout
au « Sud » au fin fond de la nationale 7, nous sommes distant de 2144
kilomètres… Avec nos zigs et nos zags d’une côte à l’autre, que de distances
parcourues.
Nous ne savons pas quel sera l’avenir de Diego-Suarez,
probablement qu’il sera ce que sera celui de Madagascar, en revanche nous
prenons la mesure de ce qu’il est devenu sur les ruines du passé, même Faly qui
militaire a vécu plusieurs mois ici à la fin des années 70 en est tout contrit.
Jusqu’en 75, la marine française y avait ses
quartiers, et la « colonisation » y jouait les prolongations de fait.
La vie d’aujourd’hui squatte le passé, mais le passé sombre un peu plus d’année
en année jusqu’à être irrémédiablement condamné à la ruine définitive à
l’instar de tous ces quartiers aux belles constructions « coloniales »,
ouvertes aujourd’hui à tous les vents rendant la réhabilitation impossible.
Il y a là « crime » à l’intelligence, « crime » à l’esthétique, « crime » à la mémoire. … Crime !
Il y a là « crime » à l’intelligence, « crime » à l’esthétique, « crime » à la mémoire. … Crime !
Le peuple Malgache n’est pas responsable mais pleurons
l’hôtel de la Marine.
La vie malgré tout, Diégo- Suarez est à part, au
centre d’une belle région pour ne pas dire au sommet, entre deux mers :
l’Océan Indien d’un côté et le Canal du Mozambique de l’autre, niché dans une
sacré belle baie qui confère à son port un écrin exceptionnel même si la région
est cyclonique à ses heures. La France de chaque côté avec La Réunion et
Mayotte, les Comores d’autre part et Maurice, l’Afrique et le reste du monde.
Un site d’exception que nous avons apprécié par
la mer aujourd’hui, en joignant découverte et plaisir de la baignade. Ainsi nous
nous sommes embarqués à Raména, une plage à « l’Est » de la ville,
éloignée de 18 kilomètres et très fréquentée le week-end par les gens du coin, dans
un boutre pour rejoindre ce qu’il convient d’appeler « la mer
d’émeraude », un autre classique de la région avec les tsingy rouges.
Pour se faire, il faut traverser la baie et franchir
l’une des deux passes pour en une heure et demie de navigation à la voile, rejoindre
des petits atolls formés par des platiers de corail qui de loin semble léviter
au dessus d’une mer à l’eau de piscine véritablement de couleur émeraude.
Quelques autres boutres, mais très peu, l’heure
de la saison n’ayant pas encore complètement sonnée, et c’est sur une plage
d’exception que nous avons joué les « Robinsons », nonobstant la
présence de notre équipage de cinq personnes qui à 10 bras nous ont concocté en
toute discrétion un déjeuner de crudités, de crabes au curry et de poissons
grillés avec du riz, de bananes à la braise cuites dans leurs peaux et fourrées
de chocolat !
(juste en passant pour agacer !)
Superbe sable pour un bel endroit que nous avons
quitté assez tôt, l’Océan Indien est capricieux dès que le soleil amorce sa
descente… Et Faly aura eu par la suite tout le temps pour nous faire un tour
complet de la ville, Diego-Suarez qu’il a habité et pour laquelle nous sentons
qu’il conserve la nostalgie des temps d’opulence. .
Richard nous avait dit aimer Diégo pour son
ambiance et ses trottoirs, ses bâtiments coloniaux à arcades, et avec sa
population aux airs plus africains qu’asiatiques…Diego vibre d’un petit parfum
à la cubaine : le rhum est là, la musique déversée par les bars aussi, la
boule de « quat » mâchonnée d’une joue à l’autre remplace le cigare…
Et le « sexe » n’est pas loin !
Les « Français » partis, le port est
naufragé, mais le charme du passé est latent et ne demande qu’à revivre.
Nous avions le « Parc de la Montagne
d’Ambre » au programme, à quelques 40 kilomètres de route en revenant en
partie sur nos pas, et nous avons d’autant décidé de jeter l’éponge, qu’en plus
de faire encore de la route que c’était de surcroît aller au devant du déjà vu
et revu… Et puis Diego, au-delà de sa grande baie principale, est au centre
d’une série de baies que nous avons préféré découvrir « en flânant »
en ce jour de repos dominical. Et puis pour remercier Faly, nous lui avons dit
vouloir l’inviter pour déjeuner, au bord de la mer, au « Royal
Sakalava » dont il nous a vanté la beauté des installations… Et la
cuisine !
Quelques courses avant de reprendre la route et
la piste, sous un ciel plutôt gris, et nous nous sommes retrouvés à la plage de
Raména, au pied de la « montagne des Français » et à l’extrémité de
la « baie des français » (on n’en sort pas), à 18 kilomètres vers
« l’Est », là où nous sommes embarqués hier. Nous avons ensuite suivi
la côte au plus près, de baie en baie, et plus étonnamment de casemate en
casemate car « nos soldats » depuis la première guerre mondiale,
avaient rendu la passe de Diego-Suarez infranchissable au regard des batteries
de canons qui la protégeaient. Nombre sont aujourd’hui démontés mais bunkers et
autres installations de béton, se fondant à la végétation, témoignent de cette
réalité passée.
Carte de colonel en mains, nous avons même eu
droit à traverser d’anciens quartiers de la Marine Française, aujourd’hui
ruinés et laissés à l’abandon, seulement surveillés par une poignée de
trouffions.
La côte est belle et les points de vue
sympathiques sont légion (plus étrangère !), avec rochers et dunes à la
suite, plages sous les cocotiers et les filaos… Personne. Nous avons admiré la
grande passe, côté mer fermée et côté mer ouverte, et à la suite, la baie des
pigeons, la baie des dunes et la baie des Sakalava où nous avons joyeusement
déjeuner avec Faly dans la varangue d’un fort bel établissement
Sieste/lecture sur des lits de plage à l’ombre
des cocotiers pour nous et pétanque pour Faly qui a du naître avec une
triplette de boules dans les mains… Depuis elles sont en permanence dans son
coffre.
Nous avons avalé au ralenti la trentaine de
kilomètres, piste de latérite et bitume confondu, qui nous séparaient de Diego…
Hôtel de bonne heure pour une séance de tri et de rangement de nos bagages,
demain c’est la grande séparation, « adieu » Faly et « adieu »
la voiture, les roulettes de nos sacs reprendront du service !
Faly qui a les comptes en mains, nous dit que
nous aurons fait avec ses trois chauffeurs et lui-même pour terminer, environ
7000 kilomètres à quelque chose près, en comprenant ceux que nous aurons à
faire jusqu’à l’embarcadère de Nosy-Bé demain
Nous n’aurons jamais autant sillonné un même
Pays, et pourtant, pour la première fois nous nous demandons si nous n’allons
pas revenir !
Coucou les aventuriers. Je vois que vous appréciez Mada. En effet quelle diversité de paysages, cultures à découvrir sur cette belle ïe. Merci pour les photos jointes au périple. La suite devrait être plus "cool".Bonne continuation. Brigitte de Tours.
RépondreSupprimerC'est bien beau de nous mettre l'eau à la bouche, mais j'espère que vous allez revenir avec les recettes! On compte sur le talent d'Anne (et aussi sur celui de Cristian) pour transporter nos papilles jusqu'à Madagascar.
RépondreSupprimerJe vous embrasse.
P-bébé-d'amour
Pas étonnés que ca vous plaise et nous ca nous remet l eau a la bouche !!
RépondreSupprimerFrancoise Marc et Evelyne de passage
"Nous nous demandons si nous n'allons pas..."j'ai eu peur...je croyais lire "rester"!,Mais revenir ça oui!!!
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