Vendredi 15 mars
Alors que la France s’enneige à nouveau, sous le
tropique du Capricorne nous sommes écrasés sous le soleil… Surtout en Pays Vézo.
Il fait chaud mais pas question de rester
planqués dans notre oasis hôtelière et après avoir délibéré entre nous au café/thé,
rendez-vous est pris au portable avec Maurice pour nous récupérer vers 10
heures afin de faire un petit tour de ville et de monter un peu plus au nord, jusqu’à
Kimony, un petit village de pêcheurs posé sur le sable, comme il nous l’avait
proposé hier.
Nous sommes installés dans un chouette hôtel,
presque totalement vide, et dans une vaste chambre que nous avons eu un peu de
mal à trouver vu qu’aucune chambre ne fonctionne correctement, dans toutes il y
a un tas de choses de déglinguées. Me restait à déboucher le lavabo mais côté
douche l’eau chaude persiste à rester froide !
L’essentiel est que le fan fonctionne et le
ventilateur sur pied aussi, à 35°c’est utile.
Les Wasa propriétaires sont loin. Toute
l’hôtellerie et toute la restauration correcte sont d’ailleurs tenues par des
Wasa, et si le personnel est pléthorique, il est d’une insouciance record.
Anne, fort occupée à l’ordi, et l’hôtel jouxtant
le village de planches et de tôles des pêcheurs Vézo justement, je me suis
échappé pour examiner de près leurs pirogues à balancier et les boutres posés
sur le sable pour entretien. J’ai découvert que ces pirogues étaient taillées
dans des troncs de balsa, toutes les parties de contact comme la proue, la
poupe et le plat-bord, protégées de bois dur surajouté. Bien entendu le tout
joliment peint. Faites pour la pêche, ces embarcations sont de fait, légères et
insubmersibles, chacune équipée d’une grande voile carrée lorsqu’elle prend la
mer. En ça, ces pirogues se distinguent de leurs homologues du Pacifique qui elles,
nt une voile triangulaire.
Les boutres sont réalisés suivant un plan de
charpenterie classique, et montés de deux mâts ce qui ne les empêche pas d’être
motorisés car il servent à descendre ou à remonter la côte, avec marchandises
et passagers, rien de surprenant lorsque l’on a découvert que les routes sont
absentes ou impraticables quand elles existent, les ponts sont au fonds des
lits de rivières qui ne sont pas franchissables en saisons des pluies !
Moi j’aime beaucoup les bateaux, Anne aussi mais
surtout les gros modèles.
Au retour j’ai croisé deux jeunes femmes qui
m’ont trouvé très beau. Profession masseuse… J’ai été très déçu mais j’ai
fait une belle photo.
10 heures bien sonnées et c’est parti. Quelques
bâtiments coloniaux subsistent, la poste, les écoles, mais une grosse mosquée flambant
neuve, et au bord de la rue principale dont les trottoirs sont envahis comme partout
par toutes les marchandises indispensables à la vie, nous nous arrêtons au
marché couvert. Une grande halle en bois ouverte à tous les vents pour un
marché à l’africaine, doublement achalandée de clients et de tout ce qui
pousse, tout ce que l’on pêche, toute la viande qui existe, et derrière, à côté
et en dessous des étals dans la crasse, les marchands en famille, installés là
pour la journée, comme ce fût le cas la veille et comme ce sera le cas le
lendemain.
J’oubliais les mouches.
Les légumes sont très beaux.
Il faut vite quitter le bitume pour longer la
côte plus au nord, le chemin est désastreux mais qu’importe, les pauvres
familles de pêcheurs perdus dans leurs cabanes posée sur le sable, n’ont bien
sûr pas de véhicule autre que la charrette à zébus. Comme pour nous tout, la
nature les a pourvus de deux jambes et ils s’en servent en alignant des
kilomètres de sable brûlant les pieds nus.
Nous sommes allés au devant de l’eau mais la
marée est sévère dans le coin, et sur les 400 kilomètres de flotte qui nous
séparent du Mozambique, un bon 1000 mètres devait manquer à l’appel, à la place
du sable et de la lagune spongieuse, et comme nous avions donné dans la mélasse
et vu le cagnard, nous avons tous les trois renoncé.
Retour en ville pour trouver un resto que nous
voulons en bord d’océan pour compenser et Maurice nous a déposés au
« Maéva » où nous déjeunerons sur la terrasse de gambas pour la Miss
et d’un savoureux poisson recouvert d’un centimètre de sauce à l’ail et au
citron… Le tue mouche idéal !
Nous passons un bon moment avec le gérant qui
nous explique tout, un Wasa comme de bien entendu, un vieux Suisse avec une
jeune malgache pour gérer le resto le jour et le câliner la nuit venue…Aucune
raison de refuser un rhum arrangé…A Madagascar « on arrange
beaucoup », d’ailleurs nous avons terminé tous les deux la journée à
l’hôtel avec des « pousses » bien arrangés aussi !
Entre temps, sieste-lecture, ordi, internet, blog
etc… Bref relâche, après nos trois jours « intensifs » et avant la
journée de route qui nous attendait, nous avions un grand besoin de ne rien
faire.
Superbes photos qui font rêver !
RépondreSupprimerTop les photos ... mais la dernière ... oula le rêve
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