samedi 16 mars 2013

MORONDAVA



Vendredi 15 mars

Alors que la France s’enneige à nouveau, sous le tropique du Capricorne nous sommes écrasés sous le soleil… Surtout en Pays Vézo.

Il fait chaud mais pas question de rester planqués dans notre oasis hôtelière et après avoir délibéré entre nous au café/thé, rendez-vous est pris au portable avec Maurice pour nous récupérer vers 10 heures afin de faire un petit tour de ville et de monter un peu plus au nord, jusqu’à Kimony, un petit village de pêcheurs posé sur le sable, comme il nous l’avait proposé hier.

Nous sommes installés dans un chouette hôtel, presque totalement vide, et dans une vaste chambre que nous avons eu un peu de mal à trouver vu qu’aucune chambre ne fonctionne correctement, dans toutes il y a un tas de choses de déglinguées. Me restait à déboucher le lavabo mais côté douche l’eau chaude persiste à rester froide !

L’essentiel est que le fan fonctionne et le ventilateur sur pied aussi, à 35°c’est utile.

Les Wasa propriétaires sont loin. Toute l’hôtellerie et toute la restauration correcte sont d’ailleurs tenues par des Wasa, et si le personnel est pléthorique, il est d’une insouciance record.

Anne, fort occupée à l’ordi, et l’hôtel jouxtant le village de planches et de tôles des pêcheurs Vézo justement, je me suis échappé pour examiner de près leurs pirogues à balancier et les boutres posés sur le sable pour entretien. J’ai découvert que ces pirogues étaient taillées dans des troncs de balsa, toutes les parties de contact comme la proue, la poupe et le plat-bord, protégées de bois dur surajouté. Bien entendu le tout joliment peint. Faites pour la pêche, ces embarcations sont de fait, légères et insubmersibles, chacune équipée d’une grande voile carrée lorsqu’elle prend la mer. En ça, ces pirogues se distinguent de leurs homologues du Pacifique qui elles, nt une voile triangulaire.

Les boutres sont réalisés suivant un plan de charpenterie classique, et montés de deux mâts ce qui ne les empêche pas d’être motorisés car il servent à descendre ou à remonter la côte, avec marchandises et passagers, rien de surprenant lorsque l’on a découvert que les routes sont absentes ou impraticables quand elles existent, les ponts sont au fonds des lits de rivières qui ne sont pas franchissables en saisons des pluies !

Moi j’aime beaucoup les bateaux, Anne aussi mais surtout les gros modèles.

Au retour j’ai croisé deux jeunes femmes qui m’ont trouvé très beau. Profession masseuse… J’ai été très déçu mais j’ai fait une belle photo.

10 heures bien sonnées et c’est parti. Quelques bâtiments coloniaux subsistent, la poste, les écoles, mais une grosse mosquée flambant neuve, et au bord de la rue principale dont les trottoirs sont envahis comme partout par toutes les marchandises indispensables à la vie, nous nous arrêtons au marché couvert. Une grande halle en bois ouverte à tous les vents pour un marché à l’africaine, doublement achalandée de clients et de tout ce qui pousse, tout ce que l’on pêche, toute la viande qui existe, et derrière, à côté et en dessous des étals dans la crasse, les marchands en famille, installés là pour la journée, comme ce fût le cas la veille et comme ce sera le cas le lendemain.

J’oubliais les mouches.

Les légumes sont très beaux.

Il faut vite quitter le bitume pour longer la côte plus au nord, le chemin est désastreux mais qu’importe, les pauvres familles de pêcheurs perdus dans leurs cabanes posée sur le sable, n’ont bien sûr pas de véhicule autre que la charrette à zébus. Comme pour nous tout, la nature les a pourvus de deux jambes et ils s’en servent en alignant des kilomètres de sable brûlant les pieds nus.

Nous sommes allés au devant de l’eau mais la marée est sévère dans le coin, et sur les 400 kilomètres de flotte qui nous séparent du Mozambique, un bon 1000 mètres devait manquer à l’appel, à la place du sable et de la lagune spongieuse, et comme nous avions donné dans la mélasse et vu le cagnard, nous avons tous les trois renoncé.

Retour en ville pour trouver un resto que nous voulons en bord d’océan pour compenser et Maurice nous a déposés au « Maéva » où nous déjeunerons sur la terrasse de gambas pour la Miss et d’un savoureux poisson recouvert d’un centimètre de sauce à l’ail et au citron… Le tue mouche idéal !

Nous passons un bon moment avec le gérant qui nous explique tout, un Wasa comme de bien entendu, un vieux Suisse avec une jeune malgache pour gérer le resto le jour et le câliner la nuit venue…Aucune raison de refuser un rhum arrangé…A Madagascar « on arrange beaucoup », d’ailleurs nous avons terminé tous les deux la journée à l’hôtel avec des « pousses » bien arrangés aussi !

Entre temps, sieste-lecture, ordi, internet, blog etc… Bref relâche, après nos trois jours « intensifs » et avant la journée de route qui nous attendait, nous avions un grand besoin de ne rien faire.

Demain, route de retour vers Antsirabé donc, vers les Hauts Plateaux à la température plus clémente.










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