lundi 29 avril 2013

RETOUR EN FRANCE



Dimanche 28 et lundi 29 avril

Petit déjeuner « mora mora » à faire « mumuse » avec les margouillats plus attirés par le sucre que par les moustiques, Anne n’aime pas trop. Saut dans les vagues pour un dernier bain avant que la mer ne se retire trop loin, et sous le soleil qui s’est décidé à redonner du rayon, tri définitif de nos affaires et bouclage de nos bagages, petit tour dans les rochers découverts où des enfants pêchaient l’oursin… voici en résumé la difficile matinée, qui sentait « le départ » dès le réveil,  que nous avons eu !

Le taxi est arrivé comme prévu, à midi, et nous sommes partis tranquillement en direction d’Hell-Ville puis de l’aéroport qui se trouve de l’autre côté de l’île, sur la côte « Est », le moyen en trois quarts d’heure de découvrir un peu plus l’ile de Nosy-Bé , ses collines, ses plantations de café et d’ylang-ylang, essence particulièrement cultivée sur l’ile et qui lui a donné le surnom « d’Ile aux parfums ».

Les fleurs jaunes de cet arbre, volontairement élagué à 2 mètres pour rendre la cueillette facile, produit par distillation une huile essentielle qui sert de base à la majorité de nos parfums.

Nous étions d’autant plus en avance que l’avion, qui fait la rotation aller et retour entre Saint Denis, Nosy-Bé et Mayotte, avait accumulé du décalage tout au long du parcours.

De fait nous avions eu tout notre temps pour déjeuner à la gargote de l’aéroport.

Nous avons eu un peu de difficulté à « passer » notre vanille, en réalité les douaniers nous ont joué le coup du certificat sanitaire que nous n’avions d’autant pas que l’administration n’en délivre pas, et nous nous en sommes tirés avec un billet de 5 euros à répartir sur la demi-douzaine de fonctionnaires qui n’étaient qu’à moitié ravis mais sans trop insister pour autant.
Au deuxième contrôle douanier, pour les bagages à main, j’ai élevé un peu la voix en renvoyant la seconde  équipe à la première, et la vanille est passée… Mais pas les personnes !

A leur tour les fonctionnaires de police aux frontières ont réclamé « un cadeau », mais « que dal » !

« Mora mora » pour les formalités, « mora mora » pour l’embarquement, nous n’avons finalement décollé qu’à 16 heures 40 pour la Réunion, avec notre vanille au fond du sac mais pas certains de ne pas avoir de problèmes avec nos douaniers réunionnais. En dépit des annonces bien « beuglées » en arrivant, sur le transport des plantes et fruits et leur destruction an cas de saisie, tout s’est finalement bien passé… Nous nous étions déjà un peu fait à l’idée de mettre une croix sur notre « came » !

Vol sans problème dans le confort habituel de la classe « touriste », avec cependant une restauration de qualité comme expliqué à la suite du voyage aller, la bonne surprise ayant été que nous ayons sauté l’escale technique de Naïrobi pourtant prévue, nous avons pu faire le plein total au départ.

Peu avant les 6 heures en ce lundi matin , nous arrivions à Roissy Charles de Gaulle, juste assez reposés pour passer une journée potable… Et à Orsay vers 8 heures 30.

Fin du voyage !

 




    





Nous avons été enchantés de notre séjour dans les îles en conclusion de nos 8 semaines de voyage à Madagascar, à Nosy-Bé qu’il faut connaitre et surtout à Nosy-Komba, encore préservée de la « faune touristique ». Mais Madagascar et les Malgaches c’est bien autre chose, un vrai kaléidoscope où tout nous a enchantés… Reste à celles et à ceux qui voudraient à leur tour découvrir cette Ile Continent aux terres si rouges, de faire « leur marché » parmi toutes les routes que nous avons parcourues, en fonction du temps dont ils disposeraient.

Si nous avons tout aimé sans restriction, nous avons« adoré » les « Hauts-Plateaux », mais attention, autant ces « Hautes Terres » comme l’on dit de nos jours, brillent de toutes les nuances de vert, de jaune et de rouge en cette saison, autant tout sera couleur paille en juillet/août.

Madagascar… C’est un amour d’île et un amour de peuple, un peuple « composite » qui est l’un des plus pauvres sur terre mais paradoxalement l’un des plus heureux, fataliste devant le sort qui est le leur depuis la nuit des temps. L’Elite qui ne tient pas à ce que les « choses » évoluent profite de cette passivité pour bien vivre « sur la bête »… Mais n’en doutons pas, comme le dit Tony l’Instit de Nosy-Komba, la jeunesse ne tardera pas à « renverser la table ».

Dans leurs relations passées avec la puissance coloniale, il y a beaucoup de similitudes entre Madagascar et l’Algérie, et comme pour cette dernière, Madagascar et la France c’est toujours « je t’aime moi non plus » (ne parlons pas de l’ex Indochine où les sentiments sont quasiment morts), avec des séparations et avec des retrouvailles, comme des couples qui se séparent et veulent rester « amants », avec la difficulté de l’équilibre dans les rapports.

Les Malgaches sont d’étonnants francophones et des francophiles particulièrement attachants, et il serait temps que la France, comme les « Vasa » sur place qui sont véritablement devenus des Malgaches de cœur, trouve enfin la bonne tonalité pour des rapports heureux… Et profitable aux deux Pays !


                                                                               oOo
 

samedi 27 avril 2013

NOSY BE



Jeudi 25 / vendredi 26 / samedi 27 et dimanche 28 avril
Et nous avons débarqué plus d’une heure plus tard, au petit port de Hell-Ville. 45 minutes de traversée, mais à force de récupérer du monde de coin de plage en coin de plage, nous avons eu du mal à décoller de Nosy-Komba.
Cap sur Ambatoloaka, la station au deux visages, à 10 kilomètres sur la côte « Ouest » de Hell-Ville.
Franck nous avait dit, à Ambatoloaka, c’est impérativement chez Gérard et Francine qu’il vous faut aller. Avec notre accord, il avait derechef appelé pour réserver et nous étions donc attendus, et dès le débarquement même, par un taxi.
Première appréciation, ce que nous avons vu d’Hell-Ville et de la route, ne représente rien d’exceptionnel pour qui a sillonné Madagascar de long en large, et n’invite même pas à perdre du temps à partir à la découverte des chemins de l’île.
Deuxième appréciation, Ambatoloaka est sûrement à deux visages, ce qui ne se voit pas en journée sauf que ce n’est que succession de gargotes, de restos et de bars et que le soir, cela doit être animé.
Troisième appréciation, Gérard et Francine ont une très belle maison de style créole, avec une superbe varangue très joliment meublée, donnant directement sur le sable, en bout de la belle plage d’Ambatoloaka, adossé à un promontoire rocheux et bien à l’écart de bruit du village ?
Quatrième appréciation, nous sommes dans une très jolie chambre, très joliment meublée, avec une superbe salle d’eau, le tout sur une très agréable terrasse privative ouvrant sur la mer.
Cinquième appréciation, notre coin de plage niché dans la verdure et dans les rochers est super beau et la mer vite assez profonde pour en avoir jusqu’aux épaules est super bonne avec  juste ce qu’il faut comme vagues.
Bref, que demander de mieux !
A la nuit, nous sommes repartis au cœur du village, pour dîner d’un petit morceau (nous avions déjeuné tardivement), toutes boutiques ouvertes, restos et bars en action, lumière et musique, tourisme normal et tourisme « sexuel »… Les petites prostituées grimpées sur les tabourets de bar, ou déambulant dans la rue avec le regard accrocheur, grimpées sur leur talons hauts, donnent tant de couleurs au lieu, que l’on a un peu l’impression d’être « chez Mickey » !
Si c’est ça l’enfer de Nosy-Bé, c’est rudement gentillet !





  


                                                     
Si la géographie dessine une seule et même plage à former une baie unique encadrée de deux promontoires, il se trouve qu’au « Sud » nous sommes à Ambatoloaka, alors que l’extrémité « Nord » appartient au village de Madirokély.
Comme il est naturel chez l’homme curieux de toujours aller voir en face ; nous y sommes donc allés ce matin, à marée très basse, et en une heure de petite marche... L’exercice commençait à nous manquer ! Pour voir tout simplement mais aussi pour prendre un « jus » dans un hôtel qui nous narguait de loin : Une belle terrasse dominant la baie, de jolis bungalows dans un jardin bien entretenu avec deux piscines, un vrai luxe paradoxal au bord d’une plage si belle. Il est vrai qu’à marée basse, la piscine peut-être fort utile.
Nosy-Bé ne se réduisant pas aux plaisirs de la nuit, entre les hôtels, pensions et autres gargotes, toutes les activités de jour ont « pignon sur sable » tout au long de la plage. Il est vrai encore en attente du démarrage de la vraie saison : sorties en mer pour la ballade, snorkeling, plongée « bouteille », pêche au gros, les activités nautiques ne manquent pas.
Une autre heure nous a été nécessaire pour le retour avec la traversée en « zig-zag » entre les cahutes du village de Madirokély avant de rejoindre la route pour retrouver, et apprécier de jour Ambatoloaka déjà bien animé. Puis notre hôtel / maison d’hôte pour clore la ballade, et que nous ne regrettons pas d’avoir choisi.
En passant nous «avons « sauté » l’ancienne petite voie ferrée qui ramenait à la sucrerie les wagonnets de cannes à sucre dont la culture couvrait en grande partie l’île. Encore une industrie que a périclité depuis la crise. Plus de distillerie de rhum à Nosy-Bé, et même la fabrication de l’huile essentielle d’Ylang-Ylang pourtant l’autre grande spécialité de l’ile, est aujourd’hui anecdotique.
Le « poisson sauce vanille » n’a pas convaincu Anne, par contre mes « crabes à la sauce tomate relevée » auraient bien été incapables de repartir à pinces ! Pour les impatients de la « bouffe », Madagascar est vraiment à déconseiller car rien est prêt d’avance bien entendu, aussi ce n’est que dès que la commande est passée que l’on s’agite en cuisine et faire les courses à la dernière minute ne relève pas de la plaisanterie, nous avons vécu le cas, aussi il est prudent prévoir de quoi s’occuper pendant les 45 minutes minimum d’attente. La contre partie est que rien ne sentira le réchauffé, un gros avantage pour les papilles. Seule la THB (three horses beer) sera au frigo, si à la flotte l’on préfère la bière locale, par ailleurs excellente!
Il paraît même qu’elle est arrivée en tête tout dernièrement dans un concours mettant toutes les bières du monde en compétition… La vieille Europe est vraiment en perdition, les Belges avec la bière et les Français avec la pétanque ! Les Anglais ne risquent rien mais les allemands devraient se méfier pour les saucisses, ici les saucisses de porc sont excellentes. Les pizzas aussi mais c’est bien connu c’est en Italie que les pizzas sont moins bonnes !
Je plaisante.
Pas besoin de bouquin pour poireauter au déjeuner, devant notre resto de bord de plage, un vrai ballet de vendeuses de paréos et de tee-shirts, de fruits, et même quelques belles de nuit à la chasse du Vasa, assuraient le spectacle. J’en ai craqué pour un tee-shirt avec 3 baobabs. Sitôt acheté, toute la production disponible était à mes pieds au nom du fait « qui a acheté achètera »… Pas besoin d’école de vente pour apprendre un truc comme ça à la petite vendeuse malgache !
Comme hier, l’après-midi s’est passée sur notre accueillante varangue. Comme hier, nous avons attendu la marée haute pour goûter la mer. Comme hier, nous sommes ressortis pour un petit tour d’Ambatoloaka by night.


 
   





                                                           
Ce jour est un grand jour, c’est le dernier… Une seconde journée de ciel voilé mais nous ne sommes pas certains de nous en plaindre. De soleil sous une température située entre 30° et 35°, voire même un « chouilla » en plus, nous avons amplement « soupé » !
Longue conversation avec Francine sur leur avenir à Ambatoloaka, il y a 30 ans ils ont fait construire au fond d’une bananeraie… Le village a tellement changé, la prostitution des gamines lui est insupportable.
Après avoir tergiversé, en croisant un taxi à l’attente, vers 10 heures, nous avons brusquement décidé de le prendre pour faire un tour à Hell-Ville, y lécher quelques vitrines, y déjeuner et au passage aller à la rencontre de ce qui pourrait nous intéresser comme bâtiments de type colonial par exemple, Nosy-Bé ayant été « terre française », avec Mayotte, avant même que Madagascar ne le fût.
Ah les méandres de l’histoire !
Je passe l’état antédiluvien de l’automobile au point que nous avons cru monter dans une vieille R21 et qu’au retour je me suis aperçu que c’était une R19 mais bricolé je ne sais comment avec des pièces de la première ; je passe sur la panne d’essence au premier kilomètre, la façon dont notre chauffeur nous a aussitôt plantés au bord du trottoir pour réapparaitre 5 minutes après avec deux bouteilles d’eau minérale remplies d’essence, je passe le réamorçage de la pompe avec la bouche et je passe sur la réquisition des passants pour nous pousser, et en avant et en arrière pour finir par démarrer en reculant… Pour dire que nous avons fini par nous faire déposer devant le marché couvert de la capitale de l’île.
Notre taxi a eu le temps de nous conter à la fois l’histoire mêlée des Malgaches et des Français, et de sa famille et c’est ainsi que nous avons appris qu’il avait changé de race grâce à un musulman, foncé probablement vu sa couleur, qui aurait violé sa grand-mère qui faisait 1 mètre de hauteur puisque d’origine pygmée mais qui aurait vécue 120 ans… L’histoire ne disant pas si les choses sont liées, ni même si c’est à cause de cela qu’il est chrétien !
Toujours est-il que ce grand gaillard, tout en arborant un grand sourire plein de dents en excellente santé, se plaint que rien ne fonctionne depuis la crise, encore un, et qu’il attend que son loueur de voiture lui offre une voiture un peu moins déglinguée ! Cela dit, rien qu’avec notre course, il avait payé la voiture pour la journée, les fringues qu’Anne lui a laissées pour sa femme, sont en primes.
Hell-Ville, citée grouillante comme toute, avec une rue principale, maillée effectivement de vieux bâtiments dont certains mériteraient un classement architectural, qui part du port où nous avons débarqué il y a deux jours, et qui remonte vers le « Nord-Ouest » en se ramifiant en nombreuses artères qui irriguent des quartiers de « maisons en tôles » qui en regard des ondulations du terrain donne un peu l’aspect « favela » à l’ensemble.
Quelques achats, bon déjeuner et rien de plus à noter, si ce n’est que nous étions de retour dès 14 heures 30 dans notre havre de verdure qu’est la maison de « Gérard et Francine » et que nous n’en avons pas bougé jusqu’au soir, en faisant tout comme hier et avant-hier… Avant de faire un dernier petit tour by night d’Ambatoloaka pour notre dernier soir.
A Hell-Ville nous avions croisé l’agence d’Air Austral, nous en avions profité pour confirmer nos places, pas de surprise notre avion est bien pour demain à 16 heures, 30 minutes plus tôt que prévu initialement ce que nous savions déjà.