mardi 16 avril 2013

MAHAJANGA


Lundi 15 / mardi 16 avril

Quelques montagnes et c’est la descente vers la côte avec la végétation qui colle avec, la région nous apparaît comme étant le deux ou troisième « grenier à riz » de Madagascar, seulement un décalage de récolte nous montre des rizières en préparation de repiquage seulement. Moins beau pout l’heure.

En en consommant 3 fois par jour, le riz est largement devenu la base de l’alimentation du Malgache, qui soit le mange en accompagnement mouillé d’un bouillon d’herbe, soit lui mélange légumes et /ou viande en morceaux, avec sauce ou pas.

Sans relation, les charrettes à Zébu ont changé de forme, avec un effort d’imagination l’on dirait des sulkys, et, les jeunes femmes, à bouille plus africaine, arborent à nouveau leur maquillage de poudre d’écorce (comme aux Comores), sans que ça les rendent plus belles, mais c’est un avis personnel.

Avec les mosquées, quelques foulards rappellent l’influence de l’Islam, mais comme dit Faly, ça ne prend pas chez les gamines, il fait trop chaud… Pas plus qu’en terre arabe mais Madagascar invite plus au déshabillage qu’au camouflage !

Notre installation faite à l’hôtel, sieste effectuée pendant que Faly ait fait vérifier la voiture qui faisait électriquement des siennes (fils arrachés lors de notre « crapahut » matutinal), et nous voila partis à la découverte de la ville. de Mahajanga, plus simplement dit « à la française » Majunga. Chassez le naturel, la malgachisation n’a sacrifié qu’une génération… Et il revient d’autant plus au galop que nombre de panneaux sont restés en place.

Majanga est à la pointe de la rive « Nord » du fleuve Betsiboka dont nous avons croisé le cours, et qui se jette dans la Canal du Mozambique suivant une sorte de delta se terminant par un estuaire commun, et, s’étire ensuite sur la côte « Nord » lui conférant ainsi une forme de « T » avec un côté fluvial et un autre maritime, presque balnéaire si l’on n’a pas peur des mots.

Un centre « colonial » quasiment à l’abandon, et autour une ville plutôt dynamique de 150.000 habitants environ, une ville basse faite de quartiers populaires mainte fois expliqués, commerçants souvent Indo-Pakistanais, les pas très aimés de l’Ile d’autant, sous réserves de vérification, qu’ils auraient conservé la nationalité française… Vous avez dit bi-nationaux !

Autant Tuléar au « Sud » semblait abandonnée, autant ici, l’on sent l’économie vibrer. Déjà c’est un port important, le Canal du Mozambique vit du « Nord » au « Sud » un trafic non négligeable de boutres et de pirogues de mer qui cabotent de village en village en l’absence de routes terrestres les reliant sans passer par Tana, quand elles existent. Et les Comores sont en face.

Mayotte qui ne produit pas de charbon de bois est alimentée à partir d’ici.

L’activité est intense au port des boutres. Les dockers aux pieds nus chargent et déchargent, selon, passant habilement du quai au bateau sur des madriers en guise de passerelle. Des sacs de riz, des récoltes de noix de coco, des ballots de poissons séchés et toutes sortes de produits. Des familles attendent à l’ombre leur embarquement. Pour aller de Majunga à Morondava par exemple, il faudra 2 semaines à vivre le soleil le jour et à dormir sur le pont la nuit. 

Et puis nous remontrons un peu la côte pour y voir en bord de mer les villas que les Vasa se font construire pour passer l’hiver, et nous terminerons, après le coucher de soleil vu de la promenade. Un petit tour par la chambre et Faly nous entraîne au rendez-vous « brochettes » que se donne chaque soir la population aux quatre coins de la ville, et principalement sur le front de mer où les resto de trottoir déploient chaises et tables pour le diner.
Faly qui n’est pas né de la dernière pluie, nous a entraîné dans l’un qui faisait « karaoké » pour nous livrer un « Et j’entends siffler le train » comme il y avait bien longtemps qu’il le faisait en terre malgache.

Faly n’est pas Richard Anthony mais les brochettes de poisson étaient extra.













  

                                                                    

Petit programme pour une journée bien pleine dont l’articulation s’est faite « au bord de la mer » au fond d’une anse remarquable de beauté. Loin de la ville, tout au « Nord » à une bonne vingtaine de kilomètres de piste, l’Antisanitia Resort offre au milieu d’un jardin planté de belles espèces, le gîte en de beaux bungalows, mais aussi la restauration sous une belle varangue ouverte sur l’Océan, et une belle piscine à débordement pour ses clients.

Et de la fin de la matinée à 15 heures nous avons amplement profité les lieux, sieste digestive et lecture dans les lits de plage sous les paillottes de la piscine en prime.

Avant d’en arriver là, que l’on se rassure, nous avons « treké » en brousse une petite heure :  lacs sacrés pour rituels chamaniques, le premier aux eaux de sources peuplé de gros poissons et d’énormes anguilles que la population n’osent pas toucher, c’est beau l’ignorance; rendez-vous avec la gente lémurienne, de beaux sifakas; des crocos à la sieste dans une fosse pour terminer la promenade.

Petit musée pour conclure, à la gloire de Philibert Tsiranana, le Père de l’Indépendance même si on lui conteste le titre, enfant de la région. Nul.

Et après, sur le retour de notre parenthèse farniente, la découverte d’un vaste et très beau cirque de formations dentelées en latérite teintée de toutes les nuances de rouge et d’ocre, et avec lesquelles jouait le soleil couchant, et, arrêt prolongé au lieu dit « grand pavois », tout simplement le lieu de rendez-vous des amateurs de bains de mer qui souhaitent conjuguer belle plage aux eaux propres et calmes, filaos et cocotiers.

Pas seulement, toutes sortes de fruitiers à commencer par les manguiers, souvent énormes », acajous, tamariniers et bien d’autres. Plus loin du rivage, c’est aussi la région des satranas, le palmier des savanes qui remplace pour la construction l’arbre du voyageur, quasi inexistant au « Nord ».

La côte est maillée de beaux hôtels et autres lieux de résidence, Majunga est la destination préférée des citadins de la Capitale qui préfère le chaud et sec de la côte « Ouest » au chaud et humide de la côte « Est », la nationale 4 à la nationale 2 archi encombrée d’autant qu’il faut se « taper » la 5 à la suite pour accéder au bain sans requin.

Belle journée « détente », demain nous reprenons la route en direction du Pays des Antakarana… Encore une journée à plusieurs centaines de kilomètres. La dernière.

















                                                      

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