dimanche 21 avril 2013

DIEGO-SUAREZ


Samedi 20 / dimanche 21 avril

Diégo-Suarez, le « Nord » de l’Ile. De Tana, nous sommes à 1174 kilomètres pour être précis et de Tuléar, là-bas tout au « Sud » au fin fond de la nationale 7, nous sommes distant de 2144 kilomètres… Avec nos zigs et nos zags d’une côte à l’autre, que de distances parcourues.

Nous ne savons pas quel sera l’avenir de Diego-Suarez, probablement qu’il sera ce que sera celui de Madagascar, en revanche nous prenons la mesure de ce qu’il est devenu sur les ruines du passé, même Faly qui militaire a vécu plusieurs mois ici à la fin des années 70 en est tout contrit.

Jusqu’en 75, la marine française y avait ses quartiers, et la « colonisation » y jouait les prolongations de fait. La vie d’aujourd’hui squatte le passé, mais le passé sombre un peu plus d’année en année jusqu’à être irrémédiablement condamné à la ruine définitive à l’instar de tous ces quartiers aux belles constructions « coloniales », ouvertes aujourd’hui à tous les vents rendant la réhabilitation impossible.
Il y a là « crime » à l’intelligence, « crime » à l’esthétique, « crime » à la mémoire. … Crime !

Le peuple Malgache n’est pas responsable mais pleurons l’hôtel de la Marine.

La vie malgré tout, Diégo- Suarez est à part, au centre d’une belle région pour ne pas dire au sommet, entre deux mers : l’Océan Indien d’un côté et le Canal du Mozambique de l’autre, niché dans une sacré belle baie qui confère à son port un écrin exceptionnel même si la région est cyclonique à ses heures. La France de chaque côté avec La Réunion et Mayotte, les Comores d’autre part et Maurice, l’Afrique et le reste du monde.

Un site d’exception que nous avons apprécié par la mer aujourd’hui, en joignant découverte et plaisir de la baignade. Ainsi nous nous sommes embarqués à Raména, une plage à « l’Est » de la ville, éloignée de 18 kilomètres et très fréquentée le week-end par les gens du coin, dans un boutre pour rejoindre ce qu’il convient d’appeler « la mer d’émeraude », un autre classique de la région avec les tsingy rouges.

Pour se faire, il faut traverser la baie et franchir l’une des deux passes pour en une heure et demie de navigation à la voile, rejoindre des petits atolls formés par des platiers de corail qui de loin semble léviter au dessus d’une mer à l’eau de piscine véritablement de couleur émeraude.

Quelques autres boutres, mais très peu, l’heure de la saison n’ayant pas encore complètement sonnée, et c’est sur une plage d’exception que nous avons joué les « Robinsons », nonobstant la présence de notre équipage de cinq personnes qui à 10 bras nous ont concocté en toute discrétion un déjeuner de crudités, de crabes au curry et de poissons grillés avec du riz, de bananes à la braise cuites dans leurs peaux et fourrées de chocolat !

(juste en passant pour agacer !)

Superbe sable pour un bel endroit que nous avons quitté assez tôt, l’Océan Indien est capricieux dès que le soleil amorce sa descente… Et Faly aura eu par la suite tout le temps pour nous faire un tour complet de la ville, Diego-Suarez qu’il a habité et pour laquelle nous sentons qu’il conserve la nostalgie des temps d’opulence.  .

Richard nous avait dit aimer Diégo pour son ambiance et ses trottoirs, ses bâtiments coloniaux à arcades, et avec sa population aux airs plus africains qu’asiatiques…Diego vibre d’un petit parfum à la cubaine : le rhum est là, la musique déversée par les bars aussi, la boule de « quat » mâchonnée d’une joue à l’autre remplace le cigare… Et le « sexe » n’est pas loin !

Les « Français » partis, le port est naufragé, mais le charme du passé est latent et ne demande qu’à revivre.


  
















                                                       

Nous avions le « Parc de la Montagne d’Ambre » au programme, à quelques 40 kilomètres de route en revenant en partie sur nos pas, et nous avons d’autant décidé de jeter l’éponge, qu’en plus de faire encore de la route que c’était de surcroît aller au devant du déjà vu et revu… Et puis Diego, au-delà de sa grande baie principale, est au centre d’une série de baies que nous avons préféré découvrir « en flânant » en ce jour de repos dominical. Et puis pour remercier Faly, nous lui avons dit vouloir l’inviter pour déjeuner, au bord de la mer, au « Royal Sakalava » dont il nous a vanté la beauté des installations… Et la cuisine !

Quelques courses avant de reprendre la route et la piste, sous un ciel plutôt gris, et nous nous sommes retrouvés à la plage de Raména, au pied de la « montagne des Français » et à l’extrémité de la « baie des français » (on n’en sort pas), à 18 kilomètres vers « l’Est », là où nous sommes embarqués hier. Nous avons ensuite suivi la côte au plus près, de baie en baie, et plus étonnamment de casemate en casemate car « nos soldats » depuis la première guerre mondiale, avaient rendu la passe de Diego-Suarez infranchissable au regard des batteries de canons qui la protégeaient. Nombre sont aujourd’hui démontés mais bunkers et autres installations de béton, se fondant à la végétation, témoignent de cette réalité passée.

Carte de colonel en mains, nous avons même eu droit à traverser d’anciens quartiers de la Marine Française, aujourd’hui ruinés et laissés à l’abandon, seulement surveillés par une poignée de trouffions.

La côte est belle et les points de vue sympathiques sont légion (plus étrangère !), avec rochers et dunes à la suite, plages sous les cocotiers et les filaos… Personne. Nous avons admiré la grande passe, côté mer fermée et côté mer ouverte, et à la suite, la baie des pigeons, la baie des dunes et la baie des Sakalava où nous avons joyeusement déjeuner avec Faly dans la varangue d’un fort bel établissement

Sieste/lecture sur des lits de plage à l’ombre des cocotiers pour nous et pétanque pour Faly qui a du naître avec une triplette de boules dans les mains… Depuis elles sont en permanence dans son coffre.

Nous avons avalé au ralenti la trentaine de kilomètres, piste de latérite et bitume confondu, qui nous séparaient de Diego… Hôtel de bonne heure pour une séance de tri et de rangement de nos bagages, demain c’est la grande séparation, « adieu » Faly et « adieu » la voiture, les roulettes de nos sacs reprendront du service !

Faly qui a les comptes en mains, nous dit que nous aurons fait avec ses trois chauffeurs et lui-même pour terminer, environ 7000 kilomètres à quelque chose près, en comprenant ceux que nous aurons à faire jusqu’à l’embarcadère de Nosy-Bé demain

Nous n’aurons jamais autant sillonné un même Pays, et pourtant, pour la première fois nous nous demandons si nous n’allons pas revenir !


 



      







                                                   

4 commentaires:

  1. Coucou les aventuriers. Je vois que vous appréciez Mada. En effet quelle diversité de paysages, cultures à découvrir sur cette belle ïe. Merci pour les photos jointes au périple. La suite devrait être plus "cool".Bonne continuation. Brigitte de Tours.

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  2. C'est bien beau de nous mettre l'eau à la bouche, mais j'espère que vous allez revenir avec les recettes! On compte sur le talent d'Anne (et aussi sur celui de Cristian) pour transporter nos papilles jusqu'à Madagascar.
    Je vous embrasse.
    P-bébé-d'amour

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  3. Pas étonnés que ca vous plaise et nous ca nous remet l eau a la bouche !!
    Francoise Marc et Evelyne de passage

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  4. "Nous nous demandons si nous n'allons pas..."j'ai eu peur...je croyais lire "rester"!,Mais revenir ça oui!!!

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