Vendredi 12 avril
Nous sommes allés à Foulpointe en 4 tronçons
routiers et nous en sommes revenus aujourd’hui d’une seule traite, mais pas
vraiment d’un coup de baguette magique. Partis à 6 heures au lever du soleil,
nous arrivions à la Ribaudière, à Tana, à 18 heures dépassés, soit dix heures à
rouler sur une route impossible et deux heures d’arrêts divers pour
souffler : petits-déjeuners en passant au Joffre à Tamatave à l’issue de
l’épreuve « des trous » de la Nationale 5, le déjeuner au point de
jonction « Nord/Sud » où nous avions fait un stop à l’aller, le café
à Andasibé, notre première étape, et une petite visite insolite en passant, au
« Musée de la Gendarmerie »… Entourés de Gendarmes, nous ne pouvions
y échapper !
A quelques nuances près, la Gendarmerie Malgache
est la copie « exotique » de la Gendarmerie Française, qui d’ailleurs
participe toujours à la formation de ses militaires, en Métropole comme dans
l’Ile. Idem pour leurs Gendarmettes formées par les nôtres.
Tenue bleue, képi sur la tête quand il ne fait
pas trop chaud, ce qui arrive rarement !
A Moramanga, à 100 bons kilomètres de Tana, la
Gendarmerie Coloniale y avait d’importants quartiers où la Gendarmerie Malgache
n’a eu qu’à se glisser dans les murs, et c’est même devenu l’Ecole Supérieure
de la Gendarmerie Nationale.
L’intérêt des lieux réside dans son petit musée,
ouvert à tous, qui présente des vieux matériels : armements et
véhicules ; objets divers de rituels tribaux, représentations de
gendarmes dans ses fonctions vues par les populations… Où l’on voit que ce soit
« gendarme colonial » ou « gendarme post-indépendance »,
les rapports avec la population paysanne ne changent guère.
En parlant de forces de l’ordre, est-ce un
hasard ou pas, Moramanga fût l’épicentre des révoltes populaires de mars 47 qui
enflammèrent l’Ile, et réprimées dans le sang comme chacun sait.
Ca a d’ailleurs failli saigner sur la
route : un premier poids lourd en abordant la RN 2 dont le chauffeur était
allé finir sa course dans un arbre, un 4x4 le nez dans la butte pour rupture de
la direction, la roue d’un semi-remorque qui explose juste devant nous, et un
carambolage de trois semis dont l’un s’est retrouvé les roues en l’air, retenu
par les arbres en surplomb d’un ravin… Mais pas de blessés et par chance, nous
pouvions passer.
José nous explique que la Nationale 2 avec sa succession
de virages en continu, son étroitesse avec des bas côtés souvent dégradés pour
le trafic routier intense entre Océan et Capitale, collectionnait les plus
belles sorties de route de l’Ile. Les accidents corporels en général et des
riverains en particulier sont par contre extrêmement rares malgré les hameaux
et villages qui se succèdent tout au long du parcours, les éventaires au raz du
bitume. Dès le plus jeune âge, les enfants vivent avec la route.
Anne remonte la pente. Mais avec une sciatique
qui s’est réveillée, je la descends d’un cran. Ce soir nous sommes claqués tous
les deux, fiévreux, mais le moral est au
mieux.
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