samedi 13 avril 2013

ROUTE






Vendredi 12 avril

Nous sommes allés à Foulpointe en 4 tronçons routiers et nous en sommes revenus aujourd’hui d’une seule traite, mais pas vraiment d’un coup de baguette magique. Partis à 6 heures au lever du soleil, nous arrivions à la Ribaudière, à Tana, à 18 heures dépassés, soit dix heures à rouler sur une route impossible et deux heures d’arrêts divers pour souffler : petits-déjeuners en passant au Joffre à Tamatave à l’issue de l’épreuve « des trous » de la Nationale 5, le déjeuner au point de jonction « Nord/Sud » où nous avions fait un stop à l’aller, le café à Andasibé, notre première étape, et une petite visite insolite en passant, au « Musée de la Gendarmerie »… Entourés de Gendarmes, nous ne pouvions y échapper !

A quelques nuances près, la Gendarmerie Malgache est la copie « exotique » de la Gendarmerie Française, qui d’ailleurs participe toujours à la formation de ses militaires, en Métropole comme dans l’Ile. Idem pour leurs Gendarmettes formées par les nôtres.

Tenue bleue, képi sur la tête quand il ne fait pas trop chaud, ce qui arrive rarement !

A Moramanga, à 100 bons kilomètres de Tana, la Gendarmerie Coloniale y avait d’importants quartiers où la Gendarmerie Malgache n’a eu qu’à se glisser dans les murs, et c’est même devenu l’Ecole Supérieure de la Gendarmerie Nationale.

L’intérêt des lieux réside dans son petit musée, ouvert à tous, qui présente des vieux matériels : armements et véhicules ; objets divers de rituels tribaux, représentations de gendarmes dans ses fonctions vues par les populations… Où l’on voit que ce soit «  gendarme colonial » ou « gendarme post-indépendance », les rapports avec la population paysanne ne changent guère.

En parlant de forces de l’ordre, est-ce un hasard ou pas, Moramanga fût l’épicentre des révoltes populaires de mars 47 qui enflammèrent l’Ile, et réprimées dans le sang comme chacun sait.

Ca a d’ailleurs failli saigner sur la route : un premier poids lourd en abordant la RN 2 dont le chauffeur était allé finir sa course dans un arbre, un 4x4 le nez dans la butte pour rupture de la direction, la roue d’un semi-remorque qui explose juste devant nous, et un carambolage de trois semis dont l’un s’est retrouvé les roues en l’air, retenu par les arbres en surplomb d’un ravin… Mais pas de blessés et par chance, nous pouvions passer.

José nous explique que la Nationale 2 avec sa succession de virages en continu, son étroitesse avec des bas côtés souvent dégradés pour le trafic routier intense entre Océan et Capitale, collectionnait les plus belles sorties de route de l’Ile. Les accidents corporels en général et des riverains en particulier sont par contre extrêmement rares malgré les hameaux et villages qui se succèdent tout au long du parcours, les éventaires au raz du bitume. Dès le plus jeune âge, les enfants vivent avec la route.

Anne remonte la pente. Mais avec une sciatique qui s’est réveillée, je la descends d’un cran. Ce soir nous sommes claqués tous les deux, fiévreux,  mais le moral est au mieux.






 







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