Vendredi 29, samedi 30, dimanche 31 mars et
lundi 1 avril
Malheureusement pour les pêcheurs Vézo, ou
heureusement va t’on savoir, leur village de cahuttes était installé au bord
d’une superbe plage de sable doré (ou presque) à l’ombre de cocotiers et de
filaos, tout ce que Tuléar n’a pas… Moralité, avec Anakao, village en symétrie
au « Sud », Mangily rebaptisé Ifaty par les Vasa, au
« Nord », est devenu le rendez-vous « balnéaire » du
« Sud-Ouest » de Madagascar.
Mais pour arriver à ce « bout du
monde », en dehors de descendre d’un vol intérieur sur la piste de Tuléard,
il faut parcourir les presque 930 kilomètres de la nationale 7 en évitant les
trous pour conserver ses quatre roues, et dans un cas comme dans l’autre, se « bouffer »
en plus le sable et la poussière d’une piste défoncée pendant 22 autres
kilomètres, une piste rendue encore plus difficile par le cyclone de début
février qui ravagea la région laissant quelques dizaines de morts derrière lui,
un axe cependant fréquenté par tous les taxi-brousses bondés de passagers et de
marchandises et qui remontent la côte ; par les charrettes à zébus qui ont
fait leur réapparition ; les troupeaux de chèvres et de zébus, sans
oublier les 4x4 des Vasa dont l’activité première, au moins pour nos vieilles
badernes, est de traîner leur désoeuvrement d’un endroit à l’autre pour y
dépenser en rhums arrangés leurs modestes retraites, tout de suite
« royales » en ces terres exotiques.
Au fur et à mesure que la bordure côtière s’est
construite de bungalows hôteliers et de restaurants à touristes, le petit
village de pêcheurs des origines, en arrière plan, est devenu un vrai bourg de
cahutes, l’argent des Vasa attirant toutes les convoitises.
Maurice nous a fait le tour du panel hôtelier
qu’il a jugé utile de nous présenter et nous nous sommes installés, boudant la
vétusté de la plupart des établissements, dans un chic endroit après que Anne
ait tordu le coup au tarif de Patrick, le proprio… Moins 40% !
C’est encore la basse saison et sur sa capacité
d’une bonne douzaine de bungalows nous sommes ce soir les seuls clients de son
établissement.
Par contre, le resto d’à côté nous étant paru
sympathique, c’est là que nous avons dîné et passé un bon moment à discuter
avec son patron, un breton qui a bourlingué sur tous les théâtres d’opérations
d’Afrique, du Tchad à la Centre-Afrique, il a vécu les aventures de Bocassa Ier,
et qui après deux divorces est venu trouver du réconfort auprès d’un
« jolie » Vézo… Et l’un de ses deux garçons venu le voir en a ramené
une autre sous le bras en Métropole.
Et vive le métissage entre les coeurs, à bas les
« aryanismes » imbéciles !
Il fait chaud, très chaud et la nuit fût difficile. C’est bien d’avoir un ventilo encore faut-il avoir de l’électricité et la basse saison signifie aussi que les groupes électrogènes tournent au ralenti, et pas vraiment la nuit, conséquence j’ai commencé par émailler notre première nuit par deux douches froides en plus de celle pour nous mettre au lit… Je ne sais vraiment pas comment ils font pour avoir tant de gosses !
Notre programme se résumant à ne rien faire,
nous n’avons donc rien fait d’autre que de nous plonger dans la lecture, vautrés
sur les lits de plage, de faire trempette dans l’océan et dans la petite
piscine pour Anne.
Barbecue chez Freddy tous les samedi soir, Maurice
nous y a donc entrainés pour une soirée sympa avec un orchestre d’instruments
de balsa et de fil de pêche, et quatre danseuses qui faisaient un concours de
remuage de popotins, tout le monde chantant des airs locaux qui ne devaient pas
tous raconter la même chose contrairement aux apparences auditives.
En escapade pour le we vers le
« Nord », Guillaume (le Bœuf) est passé et est venu nous saluer
chaleureusement… Déjà presque « un pote ».
Nous avons apprécié les huîtres locales (des
coquilles grandes comme la dernière phalange du pouce et une bête grosse comme
l’ongle, en surface comme en épaisseur)… Surtout mo,i car Anne les a dégustées
avec le sentiment de risquer l’hospitalisation.
Très iodées.
Une douche et on dort, on sue à couler comme un
robinet et une douche et on dort…Bref nous sommes sortis de la seconde nuit
toujours vivants.
Ce matin nous avons choisi d’aller faire une
petite marche dans la « forêt des baobabs », l’une des trois attractions
« à faire » avec le « tour de pirogue » et la visite au
« village des tortues terrestres » que nous n’avons pas
l’intention de découvrir… Comme dit Anne, « la pirogue j’ai donné »
et les tortues « je connais » !
Soit dit en passant, pour les amateurs de
plongée ou de pêche au gros, je parle de poissons pas des Vasa
(quoique !), tout peut s’envisager ici.
Les baobabs donc et la ballade était très sympa,
d’autant que nous avons fait le chemin jusqu’au parc dans notre
« auto » et avec « notre chauffeur » plutôt que de se faire
secouer les reins pendant une heure dans une charrette à zébus, le clou de
l’expédition paraît-il… Une plaisanterie qui ne nous amuse plus vraiment.
Une jolie forêt au milieu du bush qui caractérise la région, de drôles d’arbres mi-plantes grasses, encore appelés « arbres pieuvres » et même « arbres boussoles » car leurs espèces de ramures indiqueraient le « Sud-Ouest », des balsas en quantité et surtout les 7 sortes de baobabs sur les 7 existantes dans le monde dont 6 endémiques de l’île.
Une jolie forêt au milieu du bush qui caractérise la région, de drôles d’arbres mi-plantes grasses, encore appelés « arbres pieuvres » et même « arbres boussoles » car leurs espèces de ramures indiqueraient le « Sud-Ouest », des balsas en quantité et surtout les 7 sortes de baobabs sur les 7 existantes dans le monde dont 6 endémiques de l’île.
Le petit tour d’une heure nous a permis d’en
rencontrer 5, ce qui n’est pas si mal pour des gens venus ici pour se mettre la
cervelle au repos.
Retenons les beaux baobabs « bouteille »
dont le tronc (comme ceux des autres), est fibreux à l’intérieur comme une
éponge, donc gorgé d’eau… Mais plus gros en forme de grosse bouteille mon cher
Watson !
Il y a aussi des lémuriens mais en version
nocturne, le jour ils sont planqués pour dormir… Chacun faisant comme il le
souhaite !
Petit tour de village, petit morceau de messe de
pâques, et déjeuner un peu plus loin dans un resto de plage, servi par une
charmante toulousaine, photographe en fuite de morosité hexagonale, café sur le
retour chez le breton, et après-midi « chez nous » pour nous
replonger dans le même vide sidéral que la veille, avec comme sport unique dès
que l’on veut arpenter le sable, d’échapper aux petites vendeuses de paréos et
de souvenirs, aux offres de ballade en pirogue et de déjeuner de langoustes
improvisé sur un coin de plage… Tout ce petit monde étant complètement adorable
par ailleurs.
We de Pâques oblige, une famille de Tana a
débarqué et on espère un plus du côté électricité !
Dîner chez le breton rien que pour retrouver sa
petite serveuse, charmante, espiègle et roulant les « r » d’un
français remarquable … Que faire à Tuléar lorsqu’en seconde année d’université
les profs désertent faute de ne pas avoir été payés depuis 6 mois.
Un cœur à prendre, elle a 22 ans et se prénomme
je ne sais plus comment mais ça veut dire « douceur »… Reste à venir
la chercher !
Ne revenons pas sur nos nuits ici, pas de
supplément de « courant » et toujours le « bain de minuit »
sous la douche, l’essentiel étant d’en sortir pour une troisième et dernière
journée qui se promettait de ressembler aux deux autres… Mais c’était ne pas
connaître le lundi de Pâques malgache !
Imaginez un vol de sauterelles qui s’abat sur
les champs de mil, sur les rizières en pleine production pour faire couleur
locale… C’est très exactement ce qui s’est passé dès les premières heures de la
matinée sur notre kilomètre de sable. La petite anse d’Ifaty s’est transformée
en une sorte de « luna-parc » au point que nous nous sommes demandés
si toute la population de la province n’avait pas débarqué, des grands-parents
aux petits enfants.
Sûrement un bon millier de Malgaches se sont
installés sous les filaos, cocotiers et tamariniers, en de vastes pique-niques
familiaux, la musique « à donf »… Venus de Tana pour quelques uns
mais surtout de Tuléar dont les rues doivent être désertes aujourd’hui.
L’eau est envahie de baigneurs et baigneuses,
les pirogues pleines de jeunesse rigolarde, sont de sortie pour sillonner la
baie en tout sens.
La grève est arpentée comme les planches de
Deauville un soir d’été, les Belles parées de toutes les couleurs, casquettes
rivées sur le crane et lunettes solaires de play-boy made in china sur le nez.
Le football malgache n’est pas florissant mais
on tape la baballe. Même si les malgaches sont devenus champions de monde de
pétanque en 2009 (honte aux Marseillais),
sous un soleil de plomb, le sport est trop fatiguant pour qu’on y brille !
Des stands de bouffe et des petites vendeuses
partout, faut faire de la résistance pour échapper aux petites galettes de
pommes de terre présentées comme un délice occasionnel.
J’ai fait la connaissance sur la plage du
« Secrétaire particulier du Ministre de l’intérieur » qui au bout de
30 secondes m’a offert tous ses services en cas de besoin, mais qui m’a
souhaité une « bonne journée » quand 5 minutes après je lui ai
demandé « Pourquoi un peuple si pauvre sur une île si riche »… voilà
une question qu’elle était conne !
Non, nous avons déjeuné avec Maurice notre
invité, sous la varangue posée dans le sable de Séverine, notre charmante
toulousaine, de poisson au curry et légumes aux quatre épices… Ne sommes nous
pas le 1er avril !
Puis de nous retrouver chez Didier le Breton
pour le café servi par « Douceur », je l’adore avec plein de sucre…
Le café malgache .
Que dire de notre après-midi qui aurait mérité pour
débuter la sieste « coquine » mais la chaleur a raison de tout en
cette terre lointaine où le concept du travail libérateur ne signifie rien sous
ce tropique du Capricorne qui transforme tout effort « en torture »…
Les Vasa ne pourront jamais comprendre. Didier a raison, le Malgache les deux
pieds dans sa terre rouge est heureux de son sort, son sourire éclatant en
témoigne.
Les lémuriens aussi.
La foule a quasiment doublé dans l’après-midi,
le volume sonore aussi , également la chaleur, un bon 35°. Nous nous
sommes réfugiés dans notre bungalow. Cosy. A 18 heures le soleil s’est couché
sur une plage quasiment vide.
Tout à l’heure ce sera « diner » chez
Didier probablement, une bonne pizza comme hier au soir, puis« dodo »
dans la fournaise avec douche de minuit avant un lever demain de bonne heure
afin de reprendre la route dès 6 heures… La Nationale 7 pour ne pas
« Trénet » ici, sait-on jamais « si des fois qu’on y reste pour
regarder le temps passer ».
Trop chaud.
C'est toujours aussi beau et on enrage de voir tout ça du canapé. De toute façon, la décision est prise et on ne passera pas le prochain hiver ici ; c'est trop long et trop froid surtout cette année. Il pleut anormalement depuis des mois et ça ne semble pas vouloir s'arrêter.
RépondreSupprimerOn a des projets de ballade et on verra éventuellement cu que l'on peut faire ensemble.
Ce we on est à Marseille...
Bon vent à vous.
bizzzzzzzzzzz
marc et Framboise
Vous ne dites pas si vous aviez danse à la soirée ? Bisous...
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