dimanche 21 avril 2013

LES TSINGY




Vendredi 19 avril

Derrière ce terme malgache, qui veut probablement dire « les pointus », se cache une curiosité géologique qui remonte à 160 millions d’années environ, alors que Madagascar se séparait de l’Afrique et que se développaient au fond du nouveau bras de mer, des développements coralliens, qui se sont par la suite élevés au dessus de l’océan pour s’intégrer à la côte « Ouest » de l’Ile. L’érosion par l’air et les pluies, acides probablement, au cours du temps en a sculpté les formes actuelles.

Ainsi dans le « Sud » existent les « tsingy » de Bémara que nous n’avons pas vus en raison de pistes pas encore praticables, et dans le « Nord », où nous sommes, les « tsingy » du Parc d’Ankàrana, tous les deux de composition calcaire.

Voilà notre programme de la matinée, et pour les découvrir, entre autres, nous nous sommes lancés dans une longue marche de 4 heures à travers la forêt primaire du Parc, et dans les pas d’une jolie petite guide Antakàrana.

Le massif calcaire des tsingy est donc un ensemble d’aiguilles de pierres acérées, entaillé de canyons boisés et de galeries impénétrables, au cœur de la forêt, dont nous avons une vue aérienne et que nous pouvons franchir à l’aide de deux ponts suspendus.

La chute serait fatale.

Mais la forêt en elle-même est un trésor d’espèces souvent endémiques du « Nord » comme de petits lémuriens nocturnes que nous apercevrons « siester » dans des creux d’arbres, des « septentrionilis ». Nous apercevrons aussi des espèces diurnes comme des « couronnés » et des « barbus » mais si haut dans les arbres que la photo précise n’était guère envisageable avec mon équipement sommaire.

Nous avons croisé la vie de plusieurs serpents (c’est devenu d’un banal !), dont un joli boa appréciable par sa taille, de gros mille-pattes et d’un énorme scorpion, rare, sûrement 10 cm tout déployé, et que nous aurions pu toucher du doigt si nous avions eu l’instinct suicidaire car, avec le crocodile c’est le second tueur de Madagascar.

Entendu et vu de nombreux oiseaux et de beaux arbres dont une forme très fustigée de baobab et des ficus énormes aux pieds tentaculaires.

Tout à Madagascar pousse en sur-dimension, sauf les Malgaches peut-être qui toutes ethnies confondues, reste un peuple de plutôt petite taille… Mais avec des filles « bien gaulées » comme on dit « par cheu nous » !

Sitôt le déjeuner expédié, et après un bon bout de route en première partie de l’après-midi en direction du « Nord », au terme de 17 kilomètres d’une piste « sportive » de latérite, nous sommes arrivés aux « tsingy Rouges », l’un des sites les plus apprécié des environs de Diego-Suarez.

Tsingy par des formes acérées comme les précédents mais pas de formation karstique comme les précédents, ils sont eux-mêmes en latérite, similairement sculptés au fil du temps par l’érosion. Résultat : des pitons aux formes improbables, oscillant du brun-crème à l’ocre, et qui suivant une vision aérienne, donne à l’ensemble une image de cathédrales lançant toutes leurs flèches vers les cieux, un peu comme le fait la cathédrale de Milan.

Un bon kilomètre de marche incertaine dans la terre ravinée nous permettra, au sortir du canyon dans lequel elles se dressent, de les toucher du doigt… Je crois que nous aurons notre dose de « marches » pour les 12 mois à venir.

Encore un bon 50 kilomètres de nationale 6 où les trous ne nous ont d’autant pas épargnés que notre chauffeur et ami avait le soleil dans les yeux, et nous arrivions à Diego-Suarez au moment même où le soleil justement s’en éclipsait.

C’est vendredi soir, c’est donc « la vendredisation » comme nous l’a expliqué Faly, un néologisme malgache signifiant que tout le monde fête la fin de la semaine de travail, dans les villes du moins, de fait tout Diego est de sortie, les reines du trottoir toutes grimpées sur leur talons hauts, sont à la chasse. Les bars se sont remplis, la bière et le rhum vont couler à flots… Tour de ville, achat d’eau, choix d’un hôtel, dîner dans un petit resto à la cuisine réunionnaise et nous voici installés pour 3 nuits… Diego-Suarez, encore un port mythique qui m’a fait rêver depuis tout petit !


















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