jeudi 25 avril 2013

NOSY KOMBA


Lundi 22 / mardi 23 / mercredi et jeudi 25 avril

Nous avons surpris le jeune Toulousain le marteau à la main qui nous explique : « nous venons de reprendre l’hôtel avec mon épouse et comme nous n’avions pas de réservations pour avril, nous avons décidé de fermer pour faire d’importants travaux, nous ne pouvons donc vous accueillir. Et même si je le faisais, vous seriez dans le bruit et l’odeur de peinture toute la journée »… D’un coup le mauvais sort venait de nous retirer le « tapis Seychellois » de dessous les pieds… Et Merde !

Il était aussi désolé que sympathique dans son désarroi, et le seul service que nous pouvions lui rendre était d’aller nous faire voir ailleurs. Il voulait bien téléphoner partout mais la vie ne s’arrêtant ni à Eboli ni en ce bout de plage, bagages laissés dans un coin de la réception déjà en désordre, nous allâmes pédestrement chercher « fortune » un peu plus loin… Et comme un rêve est souvent remplacé par un autre, nous avons « cassé » notre tirelire et nous voici installés dans un Lodge posé sur un énorme rocher, entre deux anses de sable, dominant l’Océan sur 270°.

Un vaste bungalow en bois très joliment meublé et décoré, sur pilotis avec un grand balcon orné d’un côté d’un flamboyant et de bougainvilliers en fleurs, de l’autre d’un frangipanier et d’un tamarinier. En dessous les rochers, en face la belle nappe d’eau avec son activité de bateaux, voiliers et pirogues. En face des « cailloux » qui émergent, Nosy Komba voudrait dire en effet « l’Ile entourée de rochers »

Pour venir jusque là, il a fallu traverser le petit village de pêcheurs, jalonné d’éventaires et de petites boutiques de souvenirs, nous verrons tout cela demain. Après un déjeuner chez « Claudia » une jolie Malgache qui tient une gargote de plage aux pieds de notre Lodge, nous avons décidé de ne pas faire un mètre de plus aujourd’hui… Et de savourer !

Au dîner, en attendant la pizza et la salade que nous avions commandées, Franck est venu nous faire la conversation. Franck est le gérant du Maki Lodge où nous sommes installés. Jeune Corse de33 ans et déjà grand bourlingueur devant l’éternel, il a dirigé durant ces dernières années l’Ecole Hôtelière de Nosy-Bé… Et nous nous sommes raconté nos itinéraires communs, d’Asie du Sud Est, de transsibérien ou encore du Pérou.

La suite est pour demain.








                                                     

A 14 heures, nous étions de retour pour « siester » dans nos chiliennes face au grand bleu, juste le temps d’admirer la belle prise de Franck au fusil, une carangue d’au moins 50 centimètres qu’il s’est promis de manger sous notre nez ce soir si nous avons bien compris.

La matinée, démarrée au jus de goyave, assiettée de fruits dégoulinant de jus sucré et tout ce qui fait un petit déjeuner « normal », se résume à la formule « sable, soleil et baignade ». Pour des raisons d’ombrage, nous avons rejoint la plage « du débarquement » d’hier et sous les cocotiers, nous y avons bien passé trois heures entre lecture et baignade. Une large trouée sur l’océan en face, Nosy Bé toute proche barrant l’horizon sur notre gauche, et la Grande Ile, plus lointaine sur la droite.

Retour par le village de pêcheurs, arrêt au restaurant des « Lémuriens », un hôtel aux bungalows à l’allure défraîchie situé au cœur du village, petit tour à travers les échoppes qui témoignent d’un habile artisanat, sculptures en palissandre pour les hommes et nappes brodées pour les femmes.

Notre bungalow suspendu dans les airs au dessus de l’eau est une invitation à l’immobilisme, pourtant avant l’arrivée de la nuit nous sommes repartis pour un petit tour de village, qui se résume à un chemin de sable avec des maisons de bois sur pilotis et de paille comme nous en avons déjà vu tant. La vie sociale se faisant à l’extérieur, dans l’eau, sous les arbres, autour des fontaines dont les bacs servent aussi à laver, les vêtements et les corps. La cuisine se fait sur le pas des portes.

Tout le monde est à la fraîcheur du soir, pourtant bien relative. Les hommes ensemble, les femmes aussi, les enfants par paquets, par tranche d’âge. Les jeunes filles ont fait la toilette et sont dans leurs beaux habits de couleur.

La où il y a du tourisme, les retombées se font sentir sur la population, les gens ici ne sont pas en haillons mais proprement vêtus.


      











                                            

Contrairement à hier, Hell-Ville était sous un soleil éclatant ce matin. Hell Ville est en quelque sorte la capitale de Nosy-Bé, et se laisse dessinée dans une anse « à 10 heures » de l’emplacement sous les cocotiers que nous avions retrouvés tout naturellement pour notre seconde matinée de plage. Pour la baignade, il a fallu par contre attendre la fin de la matinée que la mer remonte mais la lecture aide à patienter.

Et puis nous n’avons pas été privés d’animation. Il nous a semblé que tous les écoliers de l’ile défilaient devant nous. Tony l’un des Instits nous a expliqué que pendant trois journées, les équipes de minimes et de cadets des 7 écoles de l’île s’affrontaient au football. De fait, les rencontres se déroulaient plus loin sur la plage, à marée basse car les poteaux sont dans l’eau autrement. Les équipes gagnantes rencontrent celles de Nosy-Bé, et les vainqueurs finaux partiront pour la Grande Ile comme on dit ici.

Tony était bien bavard sur la politique « vérolée » de son Pays. Grande clairvoyance et craintif pour l’avenir. « Nous sommes trop gentils, trop patients mais ça va finir par éclater »…

Et puis un joli garçonnet de 5 ans est venu nous distraire jusqu’à venir se frotter à nous. Une « mamie » et un « papy » Vasa comme bêtes curieuses. Sa jolie maman est passée par là, avec la petite sœur, et nous a expliqué sa vie, dans l’Ile qui l’a vue naitre et qui la verra vivre. Sarah est venue se faire câliner comme Samuel son grand frère.

Même avec rien, les Malgaches expriment la joie de vivre, Tony est d’accord, ils n’ont pas faim, pas le cœur à protester, aucune rage cachée pour vaincre… Ils aiment le football mais ce sont les plus nuls de l’Afrique !

Claudia dans sa gargote nous a régalés pour la seconde fois et puis nous avons retrouvé « notre balcon » au dessus de l’océan pour plonger dans la sieste.

Seconde fin d’après-midi d’immersion dans « notre » petit village de pêcheurs, de sculpteurs et de brodeuses

Le calme absolu en dehors des cris de la jeunesse qui joue, ce soir elle dort partout à commencer dans les salles de classe en attendant les rencontres de demain, nous avons croisé à nouveau Tony, nous avons aussi croisé deux couples de profs du lycée français de Tana qui ont loué une vaste maison pour les vacances, ils sont en poste depuis 2 ans et nous expliquent Madagascar et les Malgaches tels que nous les avons perçus.

Nous avons eu Faly une dernière fois au téléphone, il est bien rentré au bercail, vraiment une rencontre de qualité, qui aura largement participé à la réussite de notre voyage.

Au soi, Franck nous a raconté ses « aventures » en terre malgache, ses amours avec sa petite paysanne que nous n’aurons pas vue faute d’avoir pu se libérer des travaux de rizières, encore un garçon probablement perdu pour le vieux continent.


   



    









                                                               

Matinée tranquille en attendant la navette pour l’île d’en face. La mer à marée basse rendant la baignade moins agréable, nous nous sommes contentés de monter sur les hauteur d’ Ampangorina, notre village.

Sa petite église est le point le plus élevé avec vue sur la forêt dense d’un côté, le village en contrebas et l’océan de part et d’autre. En descendant, nous avons fait un brin de conversation avec la jeune enseignante qui faisait cours à une poignée d’ados en classe de troisième, dans une salle toute délabrée. Nous lui avons donné nos derniers stylos avant de donner nos derniers savons et brosses à dents un peu plus bas.

A 10 heures, en sueur, nous étions de retour pour une dernière douche, nous nous étions faits proprement dévorés en prime dans les sous-bois. Bouclage des sacs, de plus en plus lourds en attendant de nous délester de quelques vieilles affaires qui ne feront pas le chemin du retour.

Mais bonnes pour le « second marché » !

Pour Anne, la taille colle, mais pour moi, ils pourront se mettre à deux dans mes fringues. Pour ceux qui viendraient dans nos pas, s’ils rencontrent deux mecs dans une même chemise, ce sera la mienne, pas la peine de me la rapporter !

Nous avons embarqué à midi 30, ciel couvert sur les deux îles et mer calme. 




 





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire