RELACHE A TANA

Vendredi 5 mars

Nous voici donc de retour chez les Imérina, l’ethnie qui part du principe que sur la hauteur des Hauts plateaux, l’on naît plus « intelligent » que dans le « Sud » dans le bush et sur les côtes, il paraît même qu’il y a des médecins qui le disent… Des Imérina je suppose. Il est vrai que suivant leur histoire c’est l’ethnie qui a fichu « la pâtée » aux autres et qui a fait de leur Royaume un Pays qui n’avait que la mer comme frontières. Même que les « gens » du « Nord » leur en veulent encore au point de ne pas vouloir marier leurs filles avec eux… Un peu comme les Indo-Pakistanais, musulmans, dont les Hommes apprécient les épouses malgaches mais on ne touche pas à leurs fifilles !

Il y a encore des pratiques rétrogrades, heureusement que la jeunesse est en train de bousculer tout ça.

A 11 heures, notre neveu Richard arrivé sur sa moto, nous retrouvait à l’hôtel et le temps d’une bière, son chauffeur nous rejoignait et chacun de notre côté nous sommes partis « au Petit Verdot » pour le déjeuner, une cantine chic où les Vasa du Pays aiment se retrouver.

De fait, Richard s’y retrouve « en amitié » avec tous et nous vivrons d’un peu plus près le confort de vie de ceux qui ne veulent plus vivre la « dinguerie » de la Métropole.

Tous heureux comme des papes !

Holly nous rejoignait de son côté et Clovis bébé d’amour du sien. Le chauffeur, était reparti pour le récupérer d’autre part, mais nous ne verrons pas Romain bébé d’amour, son grand frère qui avait classe… A l’école française. Il travaille comme un petit chef et Richard s’est bien juré de lui donner tous les outils pour qu’il prenne une belle revanche sur la vie.

Il est beau comme un ange « black », à 5 ans il parle très bien le malgache et le Français, il apprend l’anglais et le chinois, le tennis et le golf… Retenez son nom : « Romain Gagneux bébé d’amour »… Et son petit frère, 3 ans, est programmé pour suivre le même cursus.

Super moment de joie passée tous les cinq dans un cadre très « bistrot français ».

Cuisses de nymphes (grenouilles) à nous partager….

Carpaccio de zébu / frites pour les garçons …

Porc / anguille / Riz pour Holy… Un classique malgache…

Filet de sole en sauce / pommes vapeurs pour Anne avec des frites en supplément pour ne pas être en reste… Et comme la dame est gourmande : choux à la crème pour finir.

Vin Sud-Africain fort respectable et café d’ici.

Nous sommes tous partis chacun de notre côté, avec moto et voitures pour les hauteurs de Tana, afin de découvrir la superbe maison typique d’un copain, qui sur ses 3 niveaux l’a aménagée en boutique de vente d’artisanat, de qualité et créatif mais à prix « parisiens »… Le Vasa à Madagascar a des sous.

Superbe vue avec la ville inondée de soleil aux pieds des balcons suspendus dans le vide, Tana que nous rejoindrons pour partir à la recherche d’une librairie dans le but de faire provision de polards dont je suis « à sec », ma lecture préférée en voyage, mais la plus connue est définitivement fermée et pour les 2 autres, c’est la misère totale sur les rayons.

Je trouverai mon bonheur dans un petit marché de bouquinistes où la majorité des bouquins a largement connu autant de mains que les livres concernés ont de pages tellement les ouvrages sont fatigués.

En fait, c’est beau un livre qui a voyagé, quelque soit son genre, beau et respectable comme un lien invisible entre une chaîne de lecteurs qui ne se rencontreront jamais… Alors qu’il y a des livres neufs qui ne sont achetés que pour décorer des étagères.

Fin d’après-midi au calme dans notre jolie chambre de La Ribaudière et diner sur place comme dab : Très excitée côté papilles aujourd’hui, Anne  a opté pour l’assiette de foie gras, mais salade aux foies de volaille pour mon estomac plus rustique… La France des régions vibre sur toutes les tables respectables de Mada.

Nous passerons la soirée devant la télé pour une fois que nous pouvons capter autre chose que « France 24 » ou « Tv 5 monde », « la 2 » avec « beau gosse » pour les infos et la suite de notre lit si c’est bien, histoire d’ achever douillettement une journée « relâche » dont le pauvre contenu n’intéressera personne.

Demain cap vers « l’Est », rendez-vous entre autre avec Tamatave, un port mythique à qui j’ai donné rendez-vous il y a bien 55 ans maintenant… Sur la côte des flibustiers et la route des Indes, là où il y a deux saisons par an : la saison des pluies et la saison où il pleut !